12 mars 2021

Sale muscle

Strasbourg

12/03/2021

Pourquoi tu fais ça ?

Sale muscle !

Tu as cru quoi ?

C’est toi qui commandes ou quoi ?

Tu te prends pour qui, toi ?

Tu es qui toi ?

Tu es moi ?

Tu es moi ?

Te rends-tu compte ?

Tu m’as fait vibrer, tu m’as secoué, tu m’as coincé là …

Sale muscle !

Sale traître !

Ah … ! Si je pouvais t’extraire de moi …

Je t’expliquerai, moi !

Pourtant, je t’ai toujours aimé ! Ou du moins considéré …

Mais, Muscle, tu m’as amené jusqu’à ce drap,

Et je m’urge de te dire ça :

Ce trou dans mon bras,

Crois-tu vraiment qu’il nous soulagera ?

Muscle, tu m’en fais baver.

J’ai mal en ce moment,

Muscle, à copiner avec toi

Qui – visiblement –

Ne souhaite pas

Coopérer.

Pourrait-on en discuter ?

Trouver un soin d’entente ?

S’il te plaît ?

Muscle, je vais te gérer.

Ça va.

Ça peut aller, je vais

T’adorer, t’écouter

Te relaxer, te masser

Comme un vieil ami le ferait.

Reste au chaud et

Baisse le feu,

Laisse faire mes bons vœux

Je ne suis pas fâché mais …

Calme-toi,

Sale muscle.

10 novembre 2020

Boîte à outils

 Strasbourg

10/11/2020

 
Boîte entêtée, t'es tu ouverte à moi ?

Quelles vis m'as-tu données ?

Et quel marteau m'as-tu donc proposé ?

Quelle solution m'as-tu là imposée ?

Autant de mains s'échappaient de mon cerveau, autant de néants reniflaient le tien ...

La planche posée sur le tréteau était un projet, une porte sans poignée, sans gond, horizontale, à bandes noires latérales et blanche de front. Sans plus d'intelligence et sans outil utile, j'ai forcé le passage. J'y ai plongé mon être.

Mon acolyte boiteuse a observé – laiteuse – , a acclamé – heureuse –, a refermé – pleureuse.

Je suis dans la forêt ! Celle que mille fois je m'étais imagée. La magie de l'esprit y fait voleter fées, farfadets, embruns lumineux et nombreuses joies festives. Le ruisseau s'amuse d'irrigation sereine et fuit vers l'horizon clouté d'orange et rose. Les pattes d'arbres immenses s'énamourent entre terre et elles. 

Tapoté mon peton ... Clapotées les clés ... Sourcé ! 

J'en perds mes boulons mais me trouve outillé :

D'élévations verticales,

D'imaginaires sans bords,

D'avenirs sans remords, 

De visions en dédales,

Et de boîtes bornées.

Myosotis

Te souviens-tu, Narcisse ?  De mémoire je t'offrais Ces petites fleurs bleues Et tu vis dans mes yeux  L'amour de ton reflet. Frêles...