26 mars 2019

Le Géant


Paris
22/03/2019 - 19h30
 
A l’horizon tracé 
Autant que je pouvais,
J'ai délaissé le port
Et la haute marée.

Je me suis couvert d’or ;
Les algues étaient foutues,
Les ai mangées toutes crues.

Aperçu le Géant,
Dressé dans l’océan.
J’ai passé sous sa vue,
Flottant et titubant,
Titillant et têtu,
Son orteil chatouillant.

Ses mollets monstrueux
Ne m’ont pas repéré 
Et j’ai continué
D' Emperce ! Oh, j'ai nagé !...
... Plus que je ne savais
Et je suis parvenu
A l’immensité nue.

Et j’ai vu des étoiles,
Me suis sablé au bord.

Ma coquille se tord,
J’ai la larme à tribord,
Toute ma proue s’étale
Et ma poupe est le sort.

Le Géant m’a suivi,
M'a vagué par-dessus.
J’aime tant tout de lui.

Il m’a recomposé
Ce colossal Aimé.

Prémisses


Métro 7 - Paris
12/03/2019 - 10h11

Je n’étais pas absence.
Il a sonné.
J’ai gardé le silence.
Il a patienté,
Longtemps.

Il me voyait descendu ;
Je n’ai pas répondu.

Mes aimants abîmés
Ne fonctionnaient plus.

J’étais enfermé
Et je n’avais pas vu
Qu’il m’avait attendu.

Alors il a quitté
Ma maison enseulée
Par ma factice présence
Beaucoup transparencée.

J'ai sangloté un long instant.
Puis, 
Calmé,
J’ai décroché le porche
Et j’ai sensé la porte.

J’ai démuré l’entrée 
Et toutes les pièces 
De ma maison.

Et il est revenu,
Sans raison,
Sans cesse.

Donc je l’ai fait monter,
J’ai ferré, j’ai tordu 
L’ensemble des piliers
Qui étaient maintenus.

Nous nous sommes retrouvés,
Nous sommes entraimés
Et nous nous sommes mariés.

Dépurge et Vie

Train Strasbourg>Paris
11/03/2019 - 14h36

C'est gonflé en bas 
C'est chronique.
Je m’infirme 
Et m’insurge.

Je ne sais pas 
Pourquoi c'est là
Ni ce dont il s’agit.

C'est coincé, là,
Aux os qui tiquent.
Je désire, me
Dépurge.

Mais je sais qu’à 
L’aube il n’aura 
Pas moi car Vie me suit.

Levé tard


Villejuif
01/03/2019 - 18h19

Je me suis levé tard ;
Des articulations 
Ont été douloureuses.

Doigts, genoux et panards
M'ont soufflé "attention"
D’une façon curieuse.

Je me suis inquiété,
Car tout s'est mélangé,
L’esprit dans le brouillard.

J’ai petit-déjeuné
Et j’ai un peu joué,
Préparé le départ.

J’ai tué l’art, j'ai lavé
Tout ce que je pouvais ;
J'ai nié mon retard.

J’ai éteint la lumière,
Puis je l'ai rallumée,
J’ai disparu le noir.

J’ai perdu quand je erre,
Me suis désespéré
De l’air un peu hagard.

J’ai basculé derrière,
L’humeur est contrariante.
A chaque instant je tente
Une harmonisation.

Désorganisation
En ma tête s’implante.

Devant j'ai regagné 
L’étincelle du phare.
Je n’ai plus mal, je chante
M'élève à l’unisson.

14 mars 2019

Nom d'utilisateur !

Strasbourg > Paris
11/03/2019 - 14h00

Nom d'utilisateur !
Mon mot de passe
Est erroné !
M’agace !
Suis
Emmailé,
D'esprit
Effilé !
À toute heure
Les actus
– Le fil ! –
M’ont tué,
M'ont coupé
– Du beurre ! –
De mes réalités
– Tartinées ! –
Dans l'écran
– Interné ! – .
Tout y meurt.
Surface
Livrée
À dérives,
– Difficile –
Pas âme qui vive,
Photofolie
Faussée
Glace,
Étouffe,
Effraie
Et clive.
Et
À la fin j’admets :
Pouf !
Le carré
Allongé
– Qui me nuit –
M'a entouré,
Cerné,
Puis
M’a décadré.

Myosotis

Te souviens-tu, Narcisse ?  De mémoire je t'offrais Ces petites fleurs bleues Et tu vis dans mes yeux  L'amour de ton reflet. Frêles...