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23 mai 2025

Myosotis

Te souviens-tu, Narcisse ? 

De mémoire je t'offrais

Ces petites fleurs bleues

Et tu vis dans mes yeux 

L'amour de ton reflet.

Frêles myosotis,

Je n'oublierai jamais. 


Texte extrait du recueil Aventures

17 mai 2025

Liberté / Extime

Esclave en quelque sorte de tous mes désirs, 

Jamais vraiment je n'ose, à vous, les révéler

Mais l'enclave me porte hors de l'obscurité :

J'ai sans cesse l'essence de les assouvir.

 

Ça s'explique je crois par ces craintes incrustées 

Qui crissent dans les coins de mes portes à pâlir

Façonnées de barreaux condamnant à cloîtrer

Les étendues possibles du verbe "choisir".

 

L'ordre établi intime son intitulé,

Invective pour taire nos courbes de sourire,

Écrasant de ce fait toutes nos libertés.

 

Maître de mes espaces censés me suffire,

J'esquisse des esquives et laisse déraper

Des sentiers que je frappe pour ne plus m'asservir.

09 mai 2025

Nouveau printemps

Ses volets au printemps restent toujours ouverts.

Il aime ces matins et ne veut pas manquer

Les timides rayons qui viennent caresser

D’une douce tiédeur l’endroit de ses paupières.

 

Elles s’élèvent au rythme de l’astre solaire

Et révèlent des yeux qui souhaitent contempler

Le jardin aux multiples couleurs émaillées,

Libérées peu à peu des brumes passagères.

 

Il s’étire en sourire et se lève avec joie.

Énergique, il s’ébroue, frissonnant tout son être,

Danse sur le parquet, enroulé dans ses draps.

 

Il s’arrête soudain quand il voit apparaître

Un farouche loriot dont le chant délicat

Transcende dans son cœur ce désir de renaître.

23 avril 2025

Soupirs

Au-delà des visages qui manifestent trop

Et, maladroits, révèlent toutes les pensées,

Se trouvent des troublants semblables ressentis

Et des cœurs qui soupirent dans un silence d'eau.

 

Texte extrait du recueil Aventures

14 février 2025

Le langage

C’est comme ça, je te parle dans le langage de moi ;
Et le langage de toi je ne le comprends pas
Mais ce n’est pas si grave car, quand on se tait là,
On se regarde droits,
Penchés,
Et puis ballants de bras.


On lève nos vingt doigts
Qu’on pose ça et là,
Contre moi, contre toi,
Contre doigts, contre bras ;
On ne s’arrête pas ;
On découvre qu’on a
Bien plus que des mots là ;
On a
Ce qui nous est si cher :
La tendresse de moi
Et la tendresse de toi.

 

Texte extrait du recueil Aventures


Ci-dessous la version vidéo enregistrée à Strasbourg 😊👂



07 février 2025

Pluie froide

Nos tempêtes au plafond peu à peu se sont mues ;

La pluie froide chuchote à nos têtes trempées : 

 

« Les murs ont des oreilles bouchées par vos avis ;

Libérez vos échanges de tous ces fardeaux

Et chevauchez ensemble de belles échappées. »

 

Une accalmie s’installe dans notre foyer.

Nos mains se magnétisent et se réconcilient ;

Tu égares nuages par la cheminée ;

J’accueille l’enthousiasme dans l’âtre revenu.

 

Texte extrait du recueil Aventures



23 décembre 2024

Esprit aventureux

Esprit aventureux
Hante rêves et veillées,
Entre réalités,
Bouscule les milieux.

Tu nimbes les entrées
Des maisons – orangé,
Déranges gens heureux
Mais jamais dangereux.

Esprit follet de feu,
C’est au fond de nos yeux
Tu aimes générer
Des lèvres embrasées
Qui ne peuvent s’empêcher
De braiser généreux.

 

Texte extrait du recueil Aventures

24 novembre 2024

Mais d'usure... (II)

Guerrier-foudre-colère, qu’ai-je pu t’infliger
Pour que tu viennes ici affronter mon danger ?
Qu’est-ce qui chaque fois te pousse vers mon antre
Que tu sais habité par le monstre hurlant ?

Si je porte une croix et une rage au ventre,
Je m’interroge aussi sur tes ressentiments.
Atrocement zélé, à qui adresses-tu
Tes insultes injustes qui violent ma maison ?
Je n’invite personne en ce sombre donjon
Et ceux qui forcent entrée ne le quitteront plus.


Texte extrait du recueil Aventures

23 novembre 2024

Mais d'usure... (I)

Mes grondements profonds n’ont ni raison ni tort ;
Simplement, je perçois les tremblements de l’air
Qui quotidiennement me font perdre le nord.
Mon cœur a ses échos qui m’incitent à te taire.

La haine, ma boussole, amène jusqu’à toi
Épée et bouclier que je porte à mes poings.
L’amère solitude est notre unique lien.
Ainsi, assurément, je me rue à l’endroit
Où tes cris incessants expulsent des enfers.

Emporté par l’idée que tu m’avais trahi,
Je m’avance jusqu’au porche de ta tanière
Dans laquelle tu erres, banni, rejeté, fui.
Maudissant tes verdâtres et sinistres écailles,
Je brandis, affutée, mon arme dans tes airs.

Les couleuvres entre lèvres cherchent à s’insinuer
Et tes cheveux dressés, aux multiples vipères,
Cherchent à empoisonner l’esprit désespéré,
Enveniment alors la moindre de mes failles.
Sournois les sifflements de ta coiffe-serpent
Signifient la souffrance subie si souvent.

Croisement de regards et c’est affreusement
Que je sens soudain mes veines et sang se figer.

C’est ici en statue, ainsi pétrifié,
Que je pourrai fixer le fond de tes entrailles
Et éternellement les poutres et les pailles,
Comme l’ire dans tes yeux issue de nos déserts,
Écarquillent à jamais nos paupières glacées. 


Texte extrait du recueil Aventures

18 novembre 2024

Dits (V)

Même si seul je demeure,

à plus d'un je collabore 

coopère.


Je te soutiens,

t'honore

au plus profond d'un cœur

au fond duquel se tient

en toutes heures,

à ton nom,

à ton âme,

un sanctuaire.


Laisse une lumière,

une lumière noire, le jour venu.


Tu me fais sentir comme si

mes rêves devenaient vrais.


C'est notre destin.


Texte extrait du recueil Aventures

12 novembre 2024

Dits

Et si on disait tout, maintenant,

Sans artifice, sans fard ? 

 

Maintenant, je tombe les défenses,

les forts mal construits.


Aujourd'hui, j'écris et je dis tout :

Les attirances interdites,

Subites,

Les mouvements

D'humeur,

Les petites larmes, 

trop petites pour êtres vraies.

Les frileuses roues de l'avancée 

seront mises en marche.

Je ne comprends pas ces tourbillons,

Noyé,

Mais ému des bonheurs,

des instants intenses.

 


Texte extrait du recueil Aventures

 

28 juin 2024

Dimanche je serai

Dimanche je serai
Perdu dans mes pensées
Perdu dans mes idées de paix
Inaccessibles diurnes
Et tant rêvées nocturnes.

Dimanche je serai
Allongé près de l'urne
Dans laquelle j'aurai
Entassé les symboles
Et toutes les colombes
Qui à 20h pourront
Reprendre leur envol.

Et si la haine plombe
Le doux nid où je erre
Je me réfugierai
Non pas six pieds sous terre
Ni derrière une tombe
Mais dans l'amour, le vrai,
Qui à chacun incombe.

27 juin 2024

Vous

Chaque facette de vous

Éclaire et guide ma vie.

Que ferais-je sans vous

Et vos tendres sourires

Étirés par vos cœurs

Étendus jusqu'au mien ?

16 décembre 2023

Retrouvée mon échelle

 

Retrouvée mon échelle menant à la Lune !

Poussé par un élan

Que je crois bienvenu

Je grimpe vers le ciel,

Sans regrets, sans séquelles,

Sans questions importunes.

 

À demi-allongé,

Blotti nonchalamment

Dans ma maison-croissant, 

Une jambe posée

Et l'autre relâchée,

Dans le vide baignant,

Je renonce à rancune

Et simultanément

À des liens d'infortune,

Sources d'étranglement ;

 

Je stoppe d'une main

Les excès encombrants

Et les méchancetés

Imposées en passant.

 

De l'autre et de là-haut,

Affranchi, libéré,

Et avec un recul

Nécessaire, dans ma bulle,

Je m'autorise enfin

À déverser la coupe devenue trop pleine.

 

Puis, une fois vidée, 

Je la laisse tomber,

D'un geste désarmé,

Indifférent, sans haine.


Certains ponts que je traîne

Qui ne conviennent plus,

Ne résisteront plus

Face à ma volonté

De rompre toute chaîne.

 

Sans questions importunes,

Sans regret, sans séquelles,

J'ai grimpé vers le ciel

Que je crois bienvenu

Poussé par un élan. 

Retrouvée mon échelle menant à la Lune !

 



13 novembre 2023

Objets plantés

C’est une chaise posée
En face de la montagne
Dans l’herbe fraîche rosée.

Le temps est doux, rêvé,
Entre neiges et vents,
Entre bleus, ciel et blancs,
Et le gris-pluie tombant.

Médusée, sa compagne
— Inoccupée autant —
Guette le firmament
Qu’aucune main ne dévoile ;
Chaque nuage suspend
Son fil à une étoile.

Les cumulus trombant,
Nomades éternisés,
Gouttelettes à cent pieds,
Jamais contre-courant
Se pressent injustifiés.

Et les objets plantés
Dans leur grisonnement
Observent tranquillement,
Trempés, réincarnés.

05 novembre 2023

Ange

Je t'ai vu cent fois

Et cent fois tu m'as eu.

Je t'écris de si bas,

Et tu balades haut

Quelques débris de moi,

Au hasard, sur ton dos.

Qui es-tu,

Mon ange sans visage ?

Je te louange et tu

Bénis, tu virevoltes

À tout-va, tu t'amuses,

Distribues et diffuses

À ceux qui l'envisagent

Un embrun de révolte,

Puis une pincée de muses.

 

Poème extrait du recueil Onirismes

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10 mai 2023

Or je jette

Or je jette et toujours

Le même mot très court

Me monte dans la tête.

 

J’ai la cadence à cru

J’ai la carte d’athlète

D’argent au feu je n’être

Je ne me sens pas bien

Le cadre et le rebord

Poussent au bout du reset.

 

Pourtant j’ai su, j’ai vu

Ce que réserve quête

Et ce qu’elle rapporte :

Une ombre qui me guette

Et chaque jour me porte.

                                      

J’ai tiré tout ce que

Diable je pouvais

Je me repose mais

Bête et mains dans le sac

 

Et quand je claque net

Les dents se plaquent et tombent

Pourquoi je raque et sombre ?

Je joue et craque, trombe.

C’est : tac-tac-tac, BOMBE !

C’est : d’acc’, tort. C’est la fête !

Et je bascule dans l’ombre

Bouché, rempli de nombres.

13 avril 2023

Sculpture

Il était un matin :

Je t'offre une sculpture qui te tend la main
Et dans ma démesure, j'y dépose des crins
Et des cris de recoin
Mais d'usure, certain
C'est demain je t'assure
Qu'elle fraiera son chemin à travers la verdure
Elle ne reniera rien des fleurs de ton jardin
Piétinera sans fin
Les herbes qui susurrent
Mais elle prendra bien soin
Des multiples blessures
Que le monde - anodin - inonde de ratures.

11 décembre 2022

Statue

Vétuste
Statue
Dont le buste
A vécu.

Auguste
Statue
Penseur
Incongru
À l’heure
S’est levé,
M’a tendu
Sa main
Forte
Que j’ai
Empoignée.

S'évertue
Ma statue
A tracer
Le chemin.

Le vert tue
Ma statue
Lorsque rien
Ne bouge plus.

La voie,
Maintenant,
A disparu.

04 décembre 2022

Le Temps

 2019 / Massy > Poitiers

C’est ici
Qu’ « Éternellement »
Et « Jamais »
Se sont déposés,
Mélangés,
Décomposés
Par l’Instant Présent.

L’immobilité,
De minuscules pas,
Fuit, se déplace et va
En avant, en arrière.

La bulle entière
Est étirée,
Déformée
Dans ce temple impossible.

Le sablier,
À ce vide empêché répond
Que le temps a passé,
Compressible,
Mais va recommencer ;
Que « Vivre » est maintenant,
Que « Toujours » est différent,
Qu’implorer l’Avenir,
Déplorer le Passé,
Détraquent les empires
Et créent les Enlarmés.

Myosotis

Te souviens-tu, Narcisse ?  De mémoire je t'offrais Ces petites fleurs bleues Et tu vis dans mes yeux  L'amour de ton reflet. Frêles...