La plume qui s'élève jusqu'à mon épaule, lentement, glisse et redescend de ma pensée.
Il n'en fallait pas moins pour me rendre obsédé par l'idée que je devais trouver l'exacte formule de mon émotion, de ma réflexion, de mon ressenti, de mon intuition ; tous ces éléments si forts dans leur fusion m'avaient transcendé pour ne faire plus qu'un à l'intérieur de moi et de ce qui, pour eux, constitue leur maison.
Je leur ouvre la porte et plume canalise de la pointe à la pointe cet amas déporté.
Dans ce segment A + B, il n'y a plus besoin d'être révolté mais simplement de se laisser porter par un autre choix, une autre possibilité, une légèreté, une paix qu'on ne retrouvera jamais en d'autres circonstances. Lévité par le sens et par la luminosité blanche d'une journée sans fin à la température parfaite, l'atmosphère subtilement rosée disparaît toutes les inutilités.
Même au-delà du sens, c'est juste la paix, et l'incroyable immensité extérieure, et le corps, qui s'entre-fondent les uns aux autres.
C'est si respiré et la brume rosée envahit très peu de plus l'air entouré.
C'est reposé de voler sans comprendre et sans le demander.
C'est la paix au-delà de tout, la paix inespérée.