Les Dés

Strasbourg 
19/08/2019 - 00h43
20/08/2019 - 23h12

Les dés d'un jour
Sont jetés à l'eau
Comme l'ancre d'un bateau
Plongeant dans le velours.

Les chiffres de ces dés
Ont été camouflés
Car leur lourde influence
Suintait le poison.

Un détroit d'esprit sombre
M'avait paralysé
Et c'était de bon sens
Que je l'avais dévié.

Ce "pas-frais" à foison,
M'en suis débarassé.
C'était un jeu de con,
C'était un jeu centré.

Et aujourd'hui ma barque
Sous le Soleil-Futur
Flotte paisiblement
(Et même : je la partage !)
Sur l'Océan du Monde
(En tous temps, à tout âge!)
Qui est un disque plat
Dont je pétris les bords
Chaque fois que je dévore
La dérive et la voile,
Le gouvernail, le mât.

Aujourd'hui je me marque
Le doigt d'un anneau blanc
(Mon réciproque aussi !).
C'est un jeu de cerceaux
D'agilité à deux
(Ô joie ! Ô Jeu joli !).


Laissons les dés aqueux,
Coulant, se déliter.
Ils créeront un courant
Pour notre embarcation.

Je n'ai presque plus froid,
Je n'ai presque plus mal,
Et j'ai confiance en l'onde.

Si la surface frissonne,
Ce n'est pas que j'ai peur,
Non plus que je tâtonne :
C'est simplement le Vent
De l'Avenir qui va
Et vient autour de soi.

Envolé dans l'espace

Strasbourg
04/05/2019 - 17h28

C'est parallèle au Monde,
Dans une strastosphère,
Que je survole la Terre.

Elle me lance, furibonde,
Des perpendiculaires
Javelots délétères,
D'ostracisme inspirée.

Je me météorise
Et je détemporise
Ma liberté pincée,
En volatile, en prise
A cette volonté.

L'organe annihilé,
Je veux et j'autorise
Un Tai-Chi magnifique,
Sans un heurt, sans un hic.

Je jardine et cultive
Un arbre anagrammé
A cinq branches, je ne sais
Que détruire quand je clive
Les barres de ma chambrée.

Dans l'espace, rapide et,
Célérité sereine,
Des marbres je déveine.

Je fonds, furtif ailé,
A travers l'atmosphère.

Désastré je m'écrase,
L'amitié je l'emphase
Quand au sol, égrainé,
Et les yeux mi-fermés,
Je vois l'arbre déployer
Ses feuilles du plus beau vert.