Villejuif
19/12/2018 - 15h46
19/12/2018 - 16h02
20/12/2018 - 01h10
Suis venu ici, étouffé d'émotions, avec un objectif. Défini.
Allongé, inerte sur la colline, dans l'herbe je suis. Assoupi.
Une pâquerette tombe de la lèvre et c'est la seule activité. Le vent Pavane de Gabriel Fauré me fait frémir l'oreille et le corps tout entier. Le soleil, lui, s'est perfectionné et me cuit à feux doux.
À quelques-pas-vingt-mètres, c'est la minuscule forêt, le bosquet (de chênes). Y coule la fontaine. Quelques mousses, un bambou ?
Près du pilier-pierre, en l'air, une grosse figure humaine, suspendue, flottée. C'est un vieux-monsieur-pas-trop, bienveillant, immobile. C'est une tête uniquement, une tête généreuse, les cheveux blancs, le teint mat-léger, le front plié, sourcils épais, les yeux renfoncés un peu et luisants-noirs, nez pas petit (pardon), les lèvres arquant car sourire. Le menton est simple.
Il veille quand je sommeille mais jamais ne bouge.
Pourquoi ?
Il pourrait s'élever au-dessus du bosquet, de moi, boire l'eau fraîche et claire ou venir me bousculer.
Non.
Il reste à sa place.
Et c'est mieux comme ça.
Car je dors, et rien ne peut me déranger.
C'est inutile d'essayer.
La colline s'est transformée. L'herbe est sable désormais et les chênes, palmiers. Le dromadaire à ailes est venu me chercher.
Respiré j'ai, car enrêvé je suis.
Version audio : https://youtu.be/JFwC_e6JJAY
Quelques instants je n'ai pas vu le béton, pourtant à ma fenêtre. J'étais moi aussi sur la colline pâquerette aux lèvres silence. Merci
RépondreSupprimerLa lecture sur YouTube est envoûtante et invite au rêve, bravo !
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