Remous

Quand j'aperçois ce jour, entre les bâtiments,

Les rayons du matin qui soignent les tourments,

C'est à nouveau je m'ouvre

Et je reprends mon corps.

Je ressens sous le pont

L'ombre de mes remous

Glissant rapidement

Vers un ailleurs profond

Que j'ose contempler enfin de tout mon soûl.

Rejoignant l'autre rive,

Je me projette alors,

Calmes et curatives,

Les sources de la Touvre.

Objets plantés

C’est une chaise posée
En face de la montagne
Dans l’herbe fraîche rosée.

Le temps est doux, rêvé,
Entre neiges et vents,
Entre bleus, ciel et blancs,
Et le gris-pluie tombant.

Médusée, sa compagne
— Inoccupée autant —
Guette le firmament
Qu’aucune main ne dévoile ;
Chaque nuage suspend
Son fil à une étoile.

Les cumulus trombant,
Nomades éternisés,
Gouttelettes à cent pieds,
Jamais contre-courant
Se pressent injustifiés.

Et les objets plantés
Dans leur grisonnement
Observent tranquillement,
Trempés, réincarnés.