Les Noeuds

Il est défait, le Nœud

Refais-le, s’il te plaît

J’ai besoin de ce lien

Et de fuir

L’île sur laquelle

Je m’isole toujours.

 

Le sable est fin ;

Les vagues sont cruelles

Car lorsqu’elles me consolent

Et me jettent à la Terre,

C’est l’amour seul,

Amer.

 

Tu le repères de loin.

Silencieux, tu approches

Et quand je t’aperçois

Tu me lances la corde.

 

Je plonge et nage, m’accroche

Et me hisse, me monte et me marre

À bord de ton navire.

 

Ma tête est emmêlée

Forte à traîner tortues

Troublée et suspendue

À mes sens interdits

Et mes jardins privés

Que j’aimais cultiver

Au centre de cette île

Dont je me suis lassé.

 

Voudrais-tu s’il te plaît

Défaire ce nœud serré

Pour enfin penser lisse

Et naviguer tranquilles ?

 

Poème extrait du recueil Aventures

Une aube lumineuse

 Strasbourg

Février 2022

 

Une aube lumineuse

Terrasse la poussière

Et les lambeaux grisâtres

En suspension dans l'air.

Chaque excuse fumeuse

S'est éteinte sous terre.

Les éléments rougeâtres, 

Notamment la colère

 

Et la peur malheureuse

Ont perdu la couleur

Aspirée sous mes pieds ;

Égarée, la douleur.

C'est cendres cette humeur

Créée par des soignâtres

Qui vendent des lumières

Noires, leurres et douteuses.

Les actions frileuses

Ne datent pas d'hier.

Mes prescripteurs emplâtres

Sont des êtres d'ailleurs.

Cette aube lumineuse

Me réchauffe le coeur

M'invite à contempler

Ses premières lueurs

 

Car depuis longtemps j'erre

Je marche, esprit noirâtre

N'ai de poings, ni de pierres,

Que des voix baladeuses.

 

L'aube qui me rend chair

Repose en vrai dans l'âtre

Les maux qui m'exaspèrent

De puissance vigoureuse.