31 octobre 2018

Suspendue au plafond

Villejuif
25/10/2018 - 23h23

L'épée de Damoclès
Suspendue au plafond
Était une araignée.

Mon œil ouvert, gros, rond
Ne l'avait jamais vue
Car il avait fixé
Le futur horizon.

Le cœur était en liesse
Et n'avait pas le ton
D'affronter Arachnée.

Ma coordination
Ne m'avait jamais plu
Car elle était coincée
Sur un idiot ponton.

Le monstre était un trouble
Qui m'avait ébranlé ;
L’œil empli de buée,
Je ne voyais que double.

Les particules fines
Et les lentilles en vrac
Au fond de ma rétine
M'imposaient une flaque.

Et l'élan, et l'arrêt,
En combat dans mes mains
Provoquaient le Destin.

Je n'y voyais plus rien,
Persistais à nier
Le choix de mon chemin.

Quand enfin je compris
Que le ciseau des doigts
Pouvait déterminer,

Je repris mon esprit
Puis je levai mon bras
Et le noir fil coupai.

Et l'araignée partit,
La vile épée aussi.

24 octobre 2018

L'homme-déchet

Paris
09/02/2018 - 15h44

Annonce : a été trouvé le long d’un mur uriné, un homme, de froid séché, par vie balayé, par autres jeté.

En recherche propriétaire, dénHommé, déchet.

Toi-même tu sais à qui il est !

Te l’es approprié un matin, l’a usé jusqu’à l’os, à moelle, la journée, le soir délaissé, ruiné, piétiné.

Il s’est vendu-donné, s’est tu, a accepté.

Tu as vu, profité, Toi-puissant, manipulé d’argent, sentiment filé, tes ficelles t’ensorcellent, Toi, Tueur de gens, d’un quelqu’un timide, ambulant, pas trop fascinant, mais aimant-placide.

Homme trouvé va soigner ! Sauve-toi, allez !

17 octobre 2018

Soleil couché, Océan grand

Paris
11/10/2018 - 17h54

Rentrer tôt, c'est pas rien.

Je n'ai pas encore décidé car c'est le soir que tout s'agite.

C'est tard le chemin menant au large.


Le soleil couchant cache et ment, menaçant.

Va-t'en Éblouissant ! Aveuglant ! Tuant !


La lune est douce, chaque nuit inédite et sa lueur, d'un nouveau blanc, m'enveloppe, me caresse, me vit.

Elle me révèle chemin dissimulé,  les forêts sèches en clarté, feuillues en noirceur.


La dune a surgi progressivement au crépuscule.

Ni amie, ni ennemie, neutre.

Je la gravis et me conduis vers le grand lac agité.


S'y plonger, y nager, c'est entourant, c'est restaurant.

J'y vais.

10 octobre 2018

Naissance


Strasbourg,
03/10/2017 – 14h04



Personnage 1
Je suis né plusieurs fois,
Mais jamais plus de trois
Au même endroit.

Personnage 2
C’est faux

Personnage 1
Je suis né plus d’une fois
Au même endroit,
C’est vrai

Personnage 2
Tu n’as pas dit ça

Personnage 1
J’ai le droit de naître
Autant de fois que je le souhaite
Même si ça peut paraître
Un peu bête…

Personnage 2
Comment tu as … ?

Personnage 1
J’ai osé le faire
C’était plus simple
C’était nécessaire

Personnage 2
Es-tu mort parfois ?

Personnage 1
Je suis plus né que mort
C’était moins douloureux,
Je crois,
Je n’étais pas assez fort
J’ai surgi du néant
J’ai arrêté de faire semblant
Je n’ai pas pu faire autrement

Personnage 2
Ce n’était pas réel, des fissures seulement

Personnage 1
Les morts se sont atténuées,
Plaies ouvertes, fractures,
Suturées, cicatrisées, réparées

Personnage 2
Tes morts étaient mirage : tu es né uniquement

Personnage 1
Je suis né trois fois, je ne m’en souviens pas
Mais je suis né, je me suis promené,
Je me suis mené à l’existence.

Personnage 2
Qu’as-tu… ?

Personnage 1
J’ai usé ma cervelle
Et mon cul
J’en ai trouvé cruels
Et j’ai bu
Je me suis démené à aimer
J’ai pu,
J’ai essayé,
J’ai ri, j’ai plu
J’ai chanté, j’ai crié
On m’a roulé, transporté
Vers des sommets
Je me suis laissé attacher
Et je n’ai jamais eu envie
D’autre chose
Qu’on m’aime
Pas autre chose,
Et on m’aime
Sans ecchymose
Je le sais, je le prose
Je n’ai pas changé, je suis né
Je me contredis
Mais me suis
Je sais que c’est vrai
 
Personnage 2
C’est bien peu… Qu’as-tu … ?

Personnage 1
Et toi ?! Qu’as-tu fait de mieux ??

Personnage 2
Je t’ai suivi.

03 octobre 2018

Le Rat et la Souris

Paris 
01/10/2018 - 15h26
Villejuif 
02/10/2018 - 22h46

Ce rat pue,
Ce rat bruite,
Demandant son repas
A la souris repue.

Le rictus et le "mais"
Sont ici bien placés.
Cela ne bouche pas trop
L’égout des lèvres au rat,
A son coin renvoyé.

Elle sent escamotée
La douceur de sa vie.

La souris n'a de maux,
Que l'amour des semblables.
Elle se conte des fables,
Ignorant le fardeau
Des cas laids qui la gênent.

Or, valeureux est ce rat,
Gentil et clé ;
Rêvait le rat.


Ce n'est pas sain,
Pas sain
Pas sain
Pas ...
Quand le déchet de l'un
Est le repas de l'autre.

"Est-ce bien assez salé ?
Assez assaisonné ?"

Petite souris-moi,
Regarde dans ton plat,
Dis-toi vertes salades ...
Tandis que juste en bas,
Le cas Rat,  dis, (qui pique –
Ne t'en offusque pas !)
N'est qu'en manque,
En panique,
Cherche à calmer sa faim.






Myosotis

Te souviens-tu, Narcisse ?  De mémoire je t'offrais Ces petites fleurs bleues Et tu vis dans mes yeux  L'amour de ton reflet. Frêles...